Le loup
Le loup est un animal sauvage, dont l'espèce prédatrice vit en meute. En France, c'est le loup gris qui se répand peu à peu sur le territoire entre montagnes et plaines boisées. C
Etant une espèce sociale, le loup vit en moyenne jusqu'à 14 ans, généralement en meute de quelques individus, avec un couple dominant reproducteur. La répartition de cette espèce varie en fonction des ressources présentes sur le territoire, ainsi, la quantité et la qualité de proie est un facteur de déplacement des meutes. Il adapte donc son alimentation aux proies disponibles. Lorsqu'il ne trouve aucune proie sauvage ou qu'il ne parvient pas à en attraper, telles que des ongulés, il pourra jeûner jusqu'à une semaine ou attaquera le bétail.
Le loup est l’un des carnivores qui occupait la plus vaste aire de répartition dans le monde (ensemble de l’hémisphère nord). A la fin du 18ème siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France.
Son histoire
Existant depuis des siècles, le loup fut exterminé au moyen-âge afin de protéger le gibier et le bétail. De multiples superstitions et mythes concernant le loup ont par ailleurs entretenus une certaine peur de l'animal et renforcé la volonté de les tuer. C'est au XIXème siècle que la "régulation" de certain animaux sauvages dont les loups, se transforma en extermination de l'espèce.
Les premiers loups détectés en France suite à ces épisodes d'extermination, ont été observés au parc national du Mercantour en 1992. Il ont ainsi recolonisé petit à petit l'Europe de l'Est en débutant par l'Italie, depuis le Massif des Abruzzes. Leur retour à été facilité par la protection légale mise en place, la présence des ongulés sauvages ou encore le reboisement des paysages mais aussi la déprise agricole ayant favorisée la propagation des prédateurs et des proies. En Europe, le loup a su profiter de l’expansion du chevreuil et du sanglier.
Des années après l'observation des premiers loups dans les Alpes-Maritimes, le loup s'est dispersé dans les massifs montagneux, Pyrénées, Massif Central, Vosges, Jura. Néanmoins, les déplacements des loups ne sont pas limités aux montagnes, il leur est possible de coloniser davantage de régions, voir l'ensemble des territoires français.
Sa population
En 2019-2020, la population de loups en France est estimée à 580 individus (source : OFB), contre 1000-1500 en Italie.
Même si la population de loup à pris de l'ampleur, elle n'en demeure pas moins vulnérable. En effet, bien que protégé par de multiples associations et organismes de protection animale, le loup demeure braconné par les chasseurs et fait l'objet de tirs autorisés. Ainsi, la présence du loup n'est pas tout à fait acceptée en France, et engendre un conflit permanent entre les éleveurs subissant la perte de leurs moutons, souhaitant tuer le loup, et les défenseurs du loup faisant partie d'organismes associatifs.
Il est important de noter que loup est par ailleurs inscrit sur la liste rouge de l'IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis 2017, et fait l'objet de multiples plans d'actions, dont le plan loup renouvelé en 2018 et appliqué jusqu'en 2023. Celui-ci a pour objectif de fixer un quota de tirs de prélèvement autorisés chaque année sur le territoire français afin de limiter les dégâts liés aux attaques de loups et concéder aux bergers un moyen de défense qu'ils apprécient particulièrement pour la plupart d'entre eux.
Il est tout de même important de souligner que les tirs de prélèvement ne sont pas des solutions viables dans le temps car après avoir tué un individus, d'autres reviennent systématiquement, ce qui constitue une boucle de recommencement infini.
Vous pouvez consulter le plan loup sous format PDF :
La protection contre les attaques
Néanmoins, des arrêtés de tirs continuent d'être pris par les maires et les préfets de communes et de villes, permettant ainsi de tuer les loups de manière légale dans l'objectif de prévenir les attaques sur les troupeaux de moutons.
Il existe pourtant d'autres solutions permettant de protéger les troupeaux de moutons tels que l'installation de TTF : Turbo Fladry Français composé d'un fil électrique sur lequel sont cousues des bandes de tissus rouges faisant fuir les loups qui ont l'intention d'attaquer le bétail ou des filets de protection placés tout autour des parcs. Il existe notament des techniques d'effarouchement sonores et visuels (tels que des leds ou hauts-parleurs placé autour des parc, des colliers lumineux placé sur les moutons, des colliers affichant le rythme cardiaque des moutons et notifiant le berger/éleveur lorsque le rythme cardiaque de ces derniers s'accélère avec la présence d'un loup. Le gardiennage de chiens élevés dans cet objectif (souvent des patous), associé à la possibilité d'effectuer des tirs d'effarouchement (non létales; c'est à dire ne visant pas à tuer le loup mais seulement à lui faire peur) et de tirs de défense peuvent également être employés. Malheureusement ces mesures de protection ne sont que très peu mises en place.
A noter : une fois rentrée dans le parc non protégé, le loup ressent un état d'excitation et d'euphorie dû à la multitude de moutons qui se présente sans défense à lui. Cet état provoque une situation d'overkilling : l'instinct du loup est tellement excité, qu'il tue autant de moutons qu'il le peut.
Si ces méthodes ne sont pas partout mises en place, c'est tout d'abord parce qu'il est plus simple et avantageux pour certains éleveurs d'obtenir des dédommagements liés à la perte d'un individu de leur bétail. En effet, l'Etat peut fournir des dédommagements entre 80 et 520 euros par bête perdue, mais également fournir des subventions en contrepartie dans l'objectif de protéger davantage les troupeaux, en conseillant par exemple des filets de protection. Néanmoins, ces aides prennent du temps pour être débloquées, ce qui laisse une possibilité d'attaque plus importante pour le loup en attendant.
Si la méthode de protection qu'est le filet doit être privilégiée, c'est en effet parce que le loup demeure, aux yeux du gouvernement et selon les organismes mondiaux de recensement des animaux sauvages, un animal en danger qu'il faudrait protéger afin de prévenir son extinction.
Le loup tient un rôle important dans l'écosystème et contribue au maintient de la biodiversité. En effet, l'importance de la présence du loup et son réel impacte sur les paysages et la biodiversité s'atteste à travers l'exemple de la réintroduction du loup au sein du Parc de Yellowstone aux Etats-Unis. Grâce à cette réintroduction, les paysages ont pu reboiser : en effet, le loup régula la population d'herbivores en s'en nourrissant, ce qui favorisa la prolifération des végétaux.
Si vous souhaiter vous informer davantage au sujet du loup, vous pouvez consulter les sites de Férus en cliquant ici, et de Cap loup en cliquant ici.
Vous pouvez également consulter son suivi hibernal 2019-2020 via ce fichier PDF :
Les textes de protection sur le loup
Au niveau international :
- La Convention de Berne adoptée en 1979 dans 34 pays européens et appliquée en France seulement 1988, permet «d’assurer la protection juridique totale, en particulier pour les individus qui pourraient immigrer d’un pays voisin».
- La Convention de Washington du 3 mars 1973 : CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).
Au niveau européen:
- La directive habitat n°92/43 du 21 mai 1992 concerne la préservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage. Elle donne pour objectif aux Etats membres, la constitution d’un « réseau écologique européen cohérent de zones spéciales de conservation (ZSC), dénommé Natura 2000 » (Art.3). Le loup est par ailleurs une espèce prioritaire selon les annexes II et IV.
Au niveau national :
- Le Code de l’environnement aux articles L.411-1 et 2 et R. 411-1 à R. 411-5
- L'arrêté ministériel du 22 juillet 1993 établis suite à l'observation de la présence du loup dans le Mercantour